Séjour dans les monts Fuchun
Un film de Gu Xiaogang
Bercé par le vent qui murmure à l'oreille des feuilles d'un camphrier centenaire, prenez le temps d'oublier le temps dans l'Empire du Milieu et laissez-vous porter par les eaux du fleuve Fuchun.
Séjour dans les monts Fuchun, avant d'être un film, est le titre d'une peinture célèbre de Huang Gongwang datée de 1347. Elle y dépeint la vie tranquille des habitants dispersés dans l'écrin d'une nature paisible.
Ce très beau film d'auteur nous invite à la contemplation avec une fresque familiale où s'entrelacent trois générations au fil des saisons, en Chine, dans la ville de Fuyan nichée au pied des Monts Fuchun où l'eau y a creusé son lit.
Au commencement, nous sommes conviés à l'anniversaire d'une grand-mère septuagénaire dans le décor feutré d'un restaurant. Dans une atmosphère festive, nous rencontrons quatre fils singuliers avec des différends mais qui demeurent unis autour d'une mère. C'est alors qu'un AVC, tel un convive indésirable, s'invite lui aussi à la fête...
La trame de ce film s'esquisse peu à peu avec une fratrie en quête d'équilibre face à ce drame familial et trois générations aux destins qui se croisent, se décroisent ou s'éloignent pour mieux se retrouver.
Tout au long du film, ruisselle aussi une autre fragilité de ce monde où les traditions ancestrales cohabitent avec les grands changements économiques et urbains que connaît le pays.
La mise en scène est soignée et dresse avec délicatesse le portrait intimiste d'une famille au ryhtme des traditions, du cycle des saisons et de la vie du fleuve.
Ce film en version originale sous-titré offre un profond dépaysement et nous propose aussi d'approcher cette culture si riche et différente de la nôtre pour la regarder avec plus de prévenance.
Enfin Séjour dans les Monts Fuchun donne des envies d'ailleurs, dans ce coin du monde où il me plairait tant de revenir.
Un coup de coeur de Fanny