Annabel de Kathleen Winter
Roman
En 1968 au Canada, un enfant voit le jour dans un village reculé de la région du Labrador. Ni garçon ni fille, il est les deux à la fois. Seules trois personnes partagent ce secret : les parents de l'enfant et Thomasina, une voisine de confiance. Ces adultes prennent la difficile décision de faire opérer l'enfant et de l'élever comme un garçon, prénommé Wayne. Mais tandis que ce dernier grandit, son moi caché - une fille appelée Annabel - ne disparaît jamais complètement...
Ce roman a été publié en 2010, et a remporté le prix Thomas Head Raddall qui récompense la meilleure œuvre de fiction pour adultes. En 2011, il a été sélectionné pour l'édition 2011 Orange Prize for fiction, l'un des prix littéraires les plus prestigieux du Royaume-Uni.
C'est son premier roman publié.
Kathleen Winter, qui a passé une partie de sa jeunesse au Labrador vit aujourd’hui à Montréal. Elle présente avec ce premier roman une histoire familiale tourmentée, en porte-à-faux avec les traditions d’un "village où les rôles sont bien définis". Les hommes chassent et chérissent la liberté que procure la ligne de trappe, les femmes tiennent la maison. Société sexiste mais paisible dans laquelle Wayne détonne. Petit garçon tranquille, il préfère le dessin à la chasse, adore la nage synchronisée et prend pour meilleur ami… une meilleure amie.
C’est par la bouche d’une connaissance que l'auteure entend pour la première fois parler du sort des enfants intersexués. Cela fait intensément vibrer la romancière qui entreprend le roman avec l’idée de faire passer la personne avant sa différence.
Annabel est un roman très riche qui nous fait réfléchir sur le monde qui nous entoure.
Être un garçon, mais se sentir fille. Se pose ainsi indéniablement la question du genre, de l'identité, de la tolérance et de la liberté. Nous avancerons avec ses questions, ses doutes, ses certitudes, ses rapports avec son entourage, et le regard que les autres posent sur lui.
"Quand on entend parler des personnes hermaphrodites ou intersexuées, si on n’en connaît pas, ces mots-là restent des étiquettes. Mais quand cette personne est notre enfant, ce n’est plus une étiquette. Ça devient notre vie." Cet esprit habite la narration; en accordant une égale importance aux trois membres de la famille sans jamais les juger ni les piéger, elle arrive à nous les faire aimer inconditionnellement.
Si le roman s’intitule Annabel, c’est une façon pour l’auteure Kathleen Winter d’orienter le regard "sur ce qu’on cache et non sur ce qu’on voit".

Auteur(s) Winter, Kathleen (1960-...) (Auteur) ; Vivier, Claudine (1949-...) (Traducteur)
Titre(s) Annabel [Texte imprimé] / Kathleen Winter ; traduit de l'anglais (Canada) par Claudine Vivier.
Editeur(s)[Paris] : C. Bourgois , DL 2013 (27-Mesnil-sur-l'Estrée : Impr. CPI Firmin-Didot).
Traduit de : Annabel .
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